Dans la plupart des pays africains, obtenir un diplôme de l'enseignement supérieur est une chose, mais réussir son insertion professionnelle en est une autre. La règle est si semblable dans de nombreux pays africains qu’elle donne l’impression d’une épidémie. Lorsqu’elle affecte un État, aucun autre ne peut prétendre en être à l’abri à l’avance. Vue sous cet angle, on constate indéniablement que la problématique de l’insertion professionnelle des diplômés est une préoccupation qui transcende la seule frontière guinéenne certes, cependant, ce qui attire l’attention dans l’étude de l’insertion professionnelle en Guinée ; c’est les facteurs exogènes et endogènes qui s’entremêlent pour complexifier davantage l’insertion des milliers de diplômés qui sortent chaque année des institutions d’enseignement supérieur du pays. Le présent papier a voulu s’intéresser à analyser le cas des diplômés issus des institutions d’enseignement supérieur de la ville de Guéckédou située dans la Guinée forestière. Cette ville aux facettes multiples draine beaucoup de diplômés sans insertion professionnelle véritable, parfois synonyme d’exode vers l’orpaillage clandestin, à l’ouverture de kiosques de jeux de hasard et la ruée vers le métier de gestionnaire de motels, de bars à café et d’alcool. Basée sur une méthodologie qualitative, l’étude, à partir d’entretiens approfondis avec certains responsables de structure d’insertion professionnelle, des diplômés sans emploi, des leaders d’opinion et des chefs d’entreprise, a conduit à comprendre que des éléments socioculturels, à savoir le réseautage et le capital social, ont un impact crucial sur l'accès à l'emploi. De plus, le secteur informel représente une option importante pour les jeunes diplômés face à un marché d’emploi qui manque de dynamisme. La recherche souligne l'importance de réviser les programmes de formation pour mieux correspondre aux exigences du marché du travail.
In most African countries, earning a higher education degree is one thing; successfully integrating into the workforce is quite another. This pattern is so pervasive across the continent that it almost seems epidemic when one nation is affected, no other can claim to be immune. Viewed from this perspective, the challenge of graduate employment clearly transcends Guinea’s borders. What stands out in the study of professional integration in Guinea is the complex interplay of external and internal factors that further complicate the entry of thousands of graduates emerging annually from the country’s higher education institutions. This paper focuses on analyzing the case of graduates from the higher education institutions in the town of Guéckédou, located in the forested region of Guinea. This multifaceted town attracts many graduates who lack genuine professional integration, often leading them to clandestine gold mining, the opening of gambling kiosks, or a rush into managerial roles in motels, cafes, and bars serving alcohol. Based on a qualitative methodology, the study drawing on in-depth interviews with employment integration officials, unemployed graduates, opinion leaders, and business owners reveals that sociocultural factors, notably networking and social capital, play a crucial role in accessing employment. Moreover, the informal sector represents a significant alternative for young graduates in the face of a stagnant job market. The research underscores the need to revise training programs to better meet labor market demands.